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Mellstroy : fortune, scandales et ascension du streamer

Andrei Burim, alias Mellstroy, incarne la face sombre du streaming moderne. Né en 1998 au Belarus, ce créateur de contenu controversé s’est taillé une place médiatique à coups de provocations extrêmes et de scandales retentissants. Banni de YouTube et Twitch après avoir frappé une mannequin en direct, il continue pourtant d’attirer des millions d’abonnés sur d’autres plateformes, notamment grâce à ses streams casino sponsorisés.

Ce qu’il faut retenir sur Mellstroy :

  • Une fortune estimée à 8 millions de dollars, principalement issue de partenariats avec des casinos en ligne
  • Des bannissements successifs de YouTube (699K abonnés) et Twitch suite à des violences filmées en direct
  • Une présence massive sur Instagram (3,2M), TikTok (2,1M) et Kick (506K abonnés)
  • Des scandales à répétition : agressions, manipulation de mineurs, invasion de la finale de Ligue des champions
  • Un style provocateur baptisé “trash stream” qui divise profondément l’opinion publique

Dans cet article, nous décryptons l’ascension fulgurante de ce personnage aussi fascinant que dérangeant, ses sources de revenus, ses scandales les plus marquants et les questions que pose son succès sur l’évolution du streaming.

Comment Mellstroy est-il devenu célèbre ?

L’histoire de Mellstroy commence modestement en 2015, lorsqu’il lance ses premiers streams encouragé par son frère. Issu d’une famille pauvre de Gomel au Belarus, Andrei Burim décide d’abandonner ses études universitaires pour se consacrer entièrement au streaming de jeux vidéo. Ses premières vidéos sur YouTube le montrent jouant à Dota 2, Minecraft et CS:GO, sans particularité notable.

Le déclic survient lorsqu’il développe son propre concept : le “trash stream”. Ce format repose sur la provocation systématique, les comportements extrêmes et la transgression des limites sociales. Plutôt que de miser sur le talent ou l’humour traditionnel, Mellstroy choisit le choc comme stratégie. Il organise des soirées délirantes de 4 à 5 heures mêlant alcool, défis absurdes et situations embarrassantes.

Cette approche radicale lui permet de se démarquer rapidement dans l’univers saturé du streaming russophone. En 2019, il déménage à Moscou pour professionnaliser son activité et signe ses premiers partenariats lucratifs avec des casinos en ligne. Son audience explose littéralement : ses lives attirent régulièrement des centaines de milliers de spectateurs simultanés, fascinés par l’imprévisibilité et l’outrance de ses contenus.

Son ascension fulgurante repose sur une formule simple mais redoutablement efficace : repousser constamment les limites du acceptable pour maintenir l’attention. Chaque nouveau stream doit être plus fou, plus extrême que le précédent. Cette escalade permanente dans la provocation lui vaut le surnom de “bad boy du streaming” et forge sa réputation sulfureuse.

Sur quelles plateformes Mellstroy est-il actif ?

La présence de Mellstroy sur les réseaux sociaux reflète parfaitement son parcours chaotique. Après avoir été banni de YouTube en 2020 alors qu’il comptait 699 000 abonnés, puis de Twitch (18 900 abonnés), il a dû reconstituer son écosystème digital sur d’autres plateformes.

Instagram représente aujourd’hui sa plus grosse communauté avec 3,2 millions d’abonnés. Il y exhibe un style de vie luxueux fait de voitures de sport, liasses de billets et voyages exotiques. Ses publications alternent entre démonstrations de richesse et annonces de concours lucratifs destinés à fidéliser son audience.

TikTok accueille 2,1 millions d’abonnés et cumule près de 15 millions de likes. Il y publie quotidiennement des extraits courts de ses streams, des blagues trash et des aperçus de son quotidien. Le format court de TikTok permet à ses contenus les plus viraux de toucher un public bien au-delà de sa base russophone.

Kick est devenu sa plateforme principale de streaming avec plus de 506 000 abonnés. C’est là qu’il diffuse désormais ses sessions casino en direct, ces casinos lui versant jusqu’à 20 000 dollars par live. Cette plateforme moins restrictive que Twitch tolère son style controversé et lui permet de monétiser massivement son audience.

Telegram constitue son canal de communication directe avec ses fans. Il l’utilise pour partager son quotidien, lancer des concours exclusifs et distribuer des codes promotionnels pour les casinos partenaires. VK (VKontakte) rassemble 295 000 abonnés et héberge ses streams de soirées les plus extrêmes. Son compte Twitter reste anecdotique avec seulement 330 abonnés, utilisé occasionnellement pour relayer des offres promotionnelles.

Quelle est la fortune de Mellstroy ?

La fortune de Mellstroy est estimée à environ 8 millions de dollars, un montant conséquent qui le place dans le top 10 % des streamers les mieux rémunérés mondialement. Cette richesse provient principalement de l’industrie du jeu en ligne, secteur particulièrement lucratif pour les influenceurs capables d’attirer une audience massive.

Ses principales sources de revenus s’articulent autour des partenariats casino. Des plateformes comme Stake Casino, BC.Game et 1win le paient jusqu’à 20 000 dollars par session de streaming en direct. Ces casinos profitent de sa notoriété pour toucher des millions de spectateurs potentiels, transformant chaque live en opération marketing géante. Mellstroy joue généralement sur Stake Casino, sa plateforme favorite qui ne limite pas ses mises et lui offre une liberté totale.

Les concours et promotions représentent une autre manne financière. En distribuant régulièrement de l’argent à son audience via des jeux-concours, il crée un cercle vertueux : les participants espèrent gagner, restent fidèles, et les casinos récupèrent une partie de ces joueurs comme clients. Mellstroy touche des commissions sur chaque inscription générée via ses codes promotionnels.

Ses revenus publicitaires traditionnels (réseaux sociaux, placements de produits) complètent ce tableau financier. Avec 3,2 millions d’abonnés Instagram et 2,1 millions sur TikTok, il peut facturer cher chaque mention de marque ou collaboration sponsorisée.

Comparé à MrBeast et ses 500 millions de dollars, Mellstroy fait pâle figure. Mais pour un créateur russophone banni des plus grandes plateformes, accumuler 8 millions en quelques années témoigne d’une réelle capacité à monétiser la controverse. Son exil géographique (actuellement basé à Bali) lui permet par ailleurs d’optimiser sa fiscalité.

Les plus gros scandales de Mellstroy

L’agression d’Alena Efremova en 2020 reste le scandale le plus retentissant de sa carrière. En plein live devant 680 000 spectateurs, Mellstroy frappe violemment cette mannequin de 21 ans. Les images font le tour du web en quelques heures. La victime porte plainte et réclame 10 millions de roubles (environ 135 000 dollars) de dommages. La réaction du streamer est glaçante : il se moque publiquement d’elle en affirmant que la somme demandée “n’est pas assez”. Finalement condamné à verser seulement 1 000 dollars, il s’en tire à bon compte financièrement mais écope de bannissements définitifs sur YouTube et Twitch.

Ses pratiques impliquant des mineurs soulèvent des questions éthiques majeures. Mellstroy a poussé des jeunes filles, dont certaines mineures, à se déshabiller en échange de likes et d’argent durant ses streams. Il a également organisé des diffusions à caractère sexuel explicite, franchissant régulièrement les lignes rouges de la décence.

Le streamer s’est aussi fait connaître pour payer des internautes afin qu’ils réalisent des actes dangereux ou illégaux : consommer de la drogue en direct, se battre dans la rue, voler dans des magasins ou perturber l’ordre public. Ces “défis” transforment ses spectateurs en marionnettes prêtes à tout pour quelques billets, créant un spectacle malsain où la dignité humaine se monnaye.

L’invasion de la finale de la Ligue des champions 2024 marque un nouveau sommet dans la provocation. Mellstroy propose 300 000 euros à quiconque envahira le terrain avec un t-shirt à son effigie. Trois personnes relèvent le défi et interrompent le match, entraînant leur arrestation immédiate, une amende de 10 000 euros chacun et une interdiction à vie de stade en Angleterre. Le mystère demeure : les a-t-il réellement payés ? Personne ne le sait avec certitude.

Ces scandales à répétition lui valent des poursuites judiciaires en Russie, au Belarus et aux Émirats arabes unis. Contraint de fuir plusieurs pays, il mène aujourd’hui une existence nomade entre la Turquie et Bali, poursuivant ses activités depuis des juridictions plus clémentes.

Pourquoi Mellstroy est-il aussi populaire ?

La popularité de Mellstroy repose sur un paradoxe troublant : il attire autant par fascination morbide que par rejet viscéral. Dans l’univers du streaming, saturé de contenus formatés et prévisibles, son approche radicalement transgressive crée une forme d’addiction au choc. Chaque live promet son lot d’imprévu, de dérapages et de moments “wtf” que les spectateurs ne veulent manquer sous aucun prétexte.

Son style “trash stream” répond à une demande réelle d’une certaine frange du public pour des contenus bruts, non censurés, loin des conventions sociales. Dans les pays russophones particulièrement, où il concentre l’essentiel de son audience, Mellstroy incarne une forme de rébellion contre les normes, un anti-héros qui fait ce que d’autres n’osent même pas imaginer.

Sa culture mème contribue largement à sa viralité. Sa danse sur “Mr Saxobeat” et son imitation sonore “am am am” sont devenues des références sur Internet, détournées à l’infini et intégrées dans d’autres contenus via des outils comme Soundpad. Ces éléments humoristiques atténuent partiellement la noirceur de son personnage et le rendent paradoxalement attachant pour certains.

Les sommes d’argent qu’il distribue régulièrement créent un écosystème participatif addictif. Contrairement aux streamers traditionnels, Mellstroy transforme son audience en acteurs potentiels de ses shows. N’importe quel spectateur peut devenir protagoniste moyennant un défi accepté, créant une interactivité verticale unique.

Son image de nouveau riche provocateur fascine aussi par sa dimension aspirationnelle tordue. Pour des jeunes issus de milieux modestes, Mellstroy prouve qu’il est possible de s’enrichir rapidement sans diplôme ni talent particulier, uniquement en repoussant les limites. Ce message toxique mais séduisant alimente sa popularité dans certaines démographies.

Quel avenir pour Mellstroy ?

L’avenir de Mellstroy s’annonce incertain et probablement marqué par une escalade ou un déclin brutal. Son modèle économique repose sur une surenchère permanente dans la provocation, une stratégie difficilement soutenable à long terme. Plusieurs scénarios se dessinent.

Le scénario de la reconversion semble peu probable mais pas impossible. D’autres créateurs controversés ont réussi à adoucir leur image et à se réinventer (Logan Paul, par exemple). Mellstroy pourrait théoriquement exploiter sa notoriété pour pivoter vers des contenus moins extrêmes, capitalisant sur sa communauté fidèle pour construire quelque chose de plus pérenne. Ses compétences en marketing et sa compréhension des mécanismes viraux constituent des atouts réels.

Le durcissement législatif représente une menace sérieuse. Les régulateurs de nombreux pays s’attaquent de plus en plus fermement aux contenus toxiques en ligne et aux partenariats entre influenceurs et casinos. L’Union européenne, les États-Unis et plusieurs pays asiatiques renforcent leurs règles. Mellstroy pourrait se retrouver progressivement exclu de toutes les plateformes mainstream et confiné à des espaces marginaux du web.

La lassitude de l’audience constitue un risque majeur. Le public du trash stream est volatile par nature, toujours en quête du prochain choc. Si Mellstroy cesse d’innover dans la transgression ou si un concurrent plus radical émerge, son audience pourrait le délaisser aussi vite qu’elle l’a adopté. L’usure du scandale transforme rapidement les provocateurs en has-been.

Ses problèmes judiciaires pourraient finalement le rattraper. Malgré sa stratégie d’exil permanent, une arrestation, une extradition ou des sanctions financières massives restent possibles. Son mode de vie nomade entre Bali, la Turquie et d’autres juridictions clémentes ne le met pas à l’abri indéfiniment.

La question reste ouverte : Mellstroy représente-t-il l’avenir du streaming ou simplement une anomalie temporaire vouée à disparaître ? Sa trajectoire dira beaucoup sur la capacité d’Internet à réguler ses propres excès ou, au contraire, à les amplifier jusqu’à l’absurde.

Maxime Delmas est le créateur d’Avis AI. Consultant indépendant passionné de tech et de marketing digital, il vulgarise l’intelligence artificielle et les outils numériques pour aider chacun à mieux comprendre, tester et utiliser les innovations d’aujourd’hui.

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