Les robots humanoïdes débarquent enfin dans notre quotidien. Après des décennies de science-fiction, ils sortent des laboratoires pour investir nos cuisines et nos salons. La start-up norvégienne 1X Technologies lance Neo, un assistant robotique capable de ranger, nettoyer et apprendre vos habitudes domestiques.
Voici ce que vous allez découvrir :
- Ce qui définit réellement un robot humanoïde domestique
- Les capacités actuelles et futures de Neo au quotidien
- Son mode de fonctionnement et son système d’apprentissage
- Ses caractéristiques techniques détaillées
- Le prix à prévoir pour accueillir cette technologie chez vous
Qu’est-ce qu’un robot humanoïde domestique ?
Un robot humanoïde domestique imite la morphologie humaine : deux jambes pour marcher, deux bras pour manipuler des objets, une capacité à se pencher et à interagir avec son environnement. Contrairement aux aspirateurs robotisés qui roulent au sol, ces machines se déplacent comme nous et utilisent les mêmes espaces sans aménagement spécifique.
Leur mission ? Prendre en charge les corvées répétitives du quotidien. Plusieurs géants technologiques développent leurs modèles : Tesla avec Optimus, Figure AI avec Helix, et bien sûr 1X Technologies avec Neo. Cette course à l’innovation transforme progressivement la science-fiction en réalité concrète.
Neo : le robot humanoïde qui veut faire le ménage chez vous
Neo représente la dernière création de 1X Technologies, fondée par le Norvégien Bernt Bornich, passionné de robotique depuis l’adolescence. Ce robot bipède mesure environ 1,60 mètre et arbore une silhouette élancée recouverte d’une combinaison beige. Pas de visage expressif ni d’apparence trop humaine : son design reste fonctionnel et sobre.
L’entreprise prévoit d’installer Neo dans plus de 100 foyers en Norvège et aux États-Unis d’ici 2026. Cette phase de test grandeur nature permettra de collecter des données précieuses pour améliorer ses performances. Contrairement à Eve, son prédécesseur qui roulait sur des roues, Neo marche réellement sur deux jambes, ce qui lui offre une bien meilleure adaptation aux espaces domestiques classiques.
Que sait déjà faire le robot Neo ?
Neo maîtrise plusieurs tâches pratiques qui facilitent le quotidien. Il sait ouvrir un réfrigérateur et en extraire une bouteille d’eau, essuyer les plans de travail dans la cuisine, ou encore charger du linge dans une machine à laver. Sa capacité à s’accroupir lui permet de récupérer des objets placés en hauteur ou dans des paniers au sol.
Ses compétences actuelles incluent :
- Manipulation d’objets variés, même jamais rencontrés auparavant
- Ouverture et fermeture de portes standards
- Déplacement autonome en évitant les obstacles
- Maintien de l’équilibre même lorsqu’il est bousculé
Les développeurs travaillent sur des fonctions plus élaborées : remplir un lave-vaisselle, plier du linge propre, passer l’aspirateur dans différentes pièces. Ces gestes nous paraissent simples, mais représentent des défis techniques considérables pour un robot.
Comment fonctionne Neo au quotidien ?
Neo n’est pas encore totalement autonome. Actuellement, un opérateur humain le télécommande à distance grâce à un casque de réalité virtuelle et des manettes. Ce pilote voit exactement ce que perçoit le robot via ses caméras embarquées et reproduit les mouvements nécessaires pour accomplir chaque tâche.
Cette approche sert un objectif précis : l’apprentissage. Chaque action réalisée par télécommande est enregistrée par les capteurs du robot. Les caméras situées dans ses “yeux” et les capteurs répartis dans tout son corps collectent des milliers de données sur les gestes, les trajectoires, les pressions exercées sur les objets.
Ces informations alimentent ensuite l’intelligence artificielle qui analyse, décompose et mémorise chaque mouvement. L’objectif final ? Que Neo reproduise ces tâches de façon totalement autonome, sans intervention humaine.
Une IA qui apprend en observant comme ChatGPT
Le processus d’apprentissage de Neo s’inspire directement des modèles d’intelligence artificielle générative comme ChatGPT. Il se déroule en trois phases distinctes.
La simulation virtuelle constitue la première étape. Dans un environnement numérique, Neo apprend les bases : marcher sans tomber, maintenir son équilibre, éviter les obstacles, calculer ses trajectoires. Ces milliers d’essais-erreurs se déroulent à vitesse accélérée dans le monde virtuel.
Vient ensuite le transfert physique. Les mouvements maîtrisés en simulation sont transposés au vrai Neo, avec tous les ajustements nécessaires liés à la gravité, l’inertie et les imperfections du monde réel.
Enfin, l’apprentissage réel se produit directement dans les foyers. Neo observe, expérimente, ajuste ses gestes face à la complexité infinie des situations domestiques : un objet mal posé, une surface glissante, un meuble placé différemment. Cette immersion terrain reste irremplaçable pour affiner son intelligence.
Caractéristiques techniques du robot Neo
Neo possède des mains sophistiquées composées de quatre doigts plus un pouce opposable, imitant parfaitement la préhension humaine. Cette configuration dépasse largement les simples pinces robotiques et permet de saisir des objets de toutes formes.
Son corps intègre un réseau dense de capteurs. Les caméras dans sa tête lui donnent une vision binoculaire pour évaluer les distances. Des capteurs tactiles répartis sur l’ensemble de sa structure détectent les contacts, les pressions et les résistances. Des accéléromètres et gyroscopes maintiennent son équilibre en temps réel.
Neo nécessite une connexion WiFi stable pour fonctionner pleinement et communiquer avec les serveurs d’apprentissage. Son autonomie énergétique reste limitée et nécessite des recharges régulières, comme tout appareil électronique domestique.
Combien coûte un robot humanoïde domestique ?
Le prix estimé de Neo se situerait dans la fourchette d’une petite voiture : plusieurs dizaines de milliers d’euros. Cette estimation reste floue car le robot n’est pas encore commercialisé massivement. 1X Technologies a levé plus de 125 millions de dollars auprès d’investisseurs prestigieux comme OpenAI et Tiger Global, ce qui témoigne du sérieux du projet.
L’entreprise assume que Neo n’est pas un produit fini mais un chemin d’évolution. Chaque installation génère des données d’apprentissage qui amélioreront les futures versions. Les premiers acheteurs deviennent donc des testeurs privilégiés d’une technologie en pleine maturation.
Des questions restent en suspens : vie privée (Neo filme votre intérieur), fiabilité quotidienne, coûts de maintenance. Mais une chose est certaine : les robots humanoïdes domestiques ne relèvent plus de la fiction. Ils frappent à notre porte.
Maxime Delmas est le créateur d’Avis AI. Consultant indépendant passionné de tech et de marketing digital, il vulgarise l’intelligence artificielle et les outils numériques pour aider chacun à mieux comprendre, tester et utiliser les innovations d’aujourd’hui.